La Reserve de Scandola
Cela fait déjà un bon moment que je me devais d’écrire sur cet endroit. Mais le temps manquait. Pourtant à l’approche de notre prochain voyage en Corse, j’ai eu envie de partager avec vous l’un de mes meilleurs souvenirs sur l’ile de beauté.
Il y a des endroits dans le monde qui valent le détour. Ici vous êtes sur le Lieu. un lieu béni des dieux.
Le point de départ le plus facile est Porto. En effet, vous êtes au plus près de la réserve et vous vous éviterez ainsi une longue traversée vous permettant de passer plus de temps sur le site.
Pour faire une balade extraordinaire tout commence par le choix de l’embarcation. Je vous propose un bateau de petite taille. Notre choix se porte sur un Zodiac de 12 places. Nous vous conseillons la compagnie « le Goeland« . Ainsi vous serez au plus près de ce paysage de carte postale.
Après les recommandations d’usage dispensées par le Capitaine, vous prenez le cap de la réserve. Vous passez le Cap SENINO, il sépare la baie de Porto de la baie de Girolata. Il culmine à plus de 600 Mètres ce qui fait de lui le cap le plus d’Europe.
Sur le trajet, il est possible de voir quelques dauphins venus pour accentuer encore un peu plus la féérie de ce moment unique.
A bonne vitesse vous vous approchez du Graal. La réserve n’est plus très loin. En empruntant un étroit passage sur la Punta Muchellina, vous y entrez.
De multiples panneaux sont là pour vous rappelez que vous êtes sur un véritable sanctuaire pour la faune et la flore. En effet, la réserve s’étend à la fois sur une partie maritime et une partie terrestre pour une surface de près de 2000 hectares. Ici la présence de l’homme est très règlementée : pas de pêche, pas de randonnées, pas de plongée, on ne touche qu’avec les yeux…
Tout d’abord vous êtes surpris par cette roche. Un rouge profond. c’est la même roche que le massif de l’Esterel. Pour information, il faut savoir que la France était rattachée à la Corse (et pas l’inverse) la séparation datant de 70 millions d’années. Ensuite ce sont les falaises qui plongent directement dans la Méditerranée.
Vous pourrez y voir quelques chèvres qui se comportent comme de véritables alpinistes voire funambules. Des genévriers qui s’accrochent aux parois, des plantes endémiques et des formations volcaniques uniques.
Votre balade se poursuit ponctuée par des rochers remarquables ; La danseuse, l’arche de Ponte. Toujours au plus près de la roche, votre capitaine attire votre attention sur des richesses insoupçonnées : les trottoirs calcaires, des algues qui sont le parfait reflet de la bonne santé du site.
Vous empruntez maintenant une passe entre la Corse et l’ilot de Gargalo. Vous êtes ici au cœur de la réserve et accessoirement sur la partie la plus occidentale de l’Ile. Ce qu’on appelle la réserve intégrale. Ici vous ne faites que passez. Vous ne devez pas gêner les hôtes de ces lieux tels que les balbuzards. Des aigles pécheurs qui grâce à ce havre de paix connaissent un nouvel essor. Grace à la Corse et à Scandola, il est possible de réintroduire cet Aigle dans toute l’Europe.
Vous apercevez une tour génoise au sommet de l’ilot. Elle était la pour prévenir les populations d’une attaque de pirates au XVII siècle. Il y a également un endroit secret où l’on peut découvrir des pingouins. Si vous souhaitez savoir où il se trouve, demandez le moi dans un commentaire…
Le paysage change, les falaises sont abruptes et laissent apparaitre quelques failles. Peut être la plus remarquables est celle du Palazzo. Ici vous découvrez des orgues volcaniques. Mais celles ci, contrairement à la chaussée des géants en Irlande, sont les seules à être horizontales. C’est unique au Monde j’insiste. Et c’est ce phénomène qui a valu le classement de la réserve au patrimoine mondiale de l’humanité en 1983.
Ensuite vous entrez dans la faille de la cathédrale. Majestueuse, des parois de 80 mètres vous surplombent. Mais les fonds sont également à la hauteur. Dans une eau transparente, vous pouvez observer le oblades et si vous êtes chanceux un mérou casanier qui a élu domicile en ces lieux.
Vous quittez la cathédrale pour entrez dans la failles des veaux marins. L’autre nom des phoques moines. L’histoire a décidé que c’était au fond de cette faille qu’avait été abattu le dernier phoque de Corse juste avant la création de la réserve.
Et concernant la création de la réserve, vous êtes maintenant sur la Baie d’Elbo. C’est ici que tout a commencé.
A la fin des années soixante, début soixante-dix. Un groupe de promoteurs italiens a eu le projet de construire ici une magnifique marina… Les corses de l’époque leur ont fait comprendre avec des moyens typiquement locaux que leur projet n’était pas le bienvenu. Pour se protéger ils décidèrent de créer la réserve. C’est comme çaa que tout a commencé… Nous étions en 1975.
Vous quittez à présent la baie pour vous dirigez vers Girolata. Un typique village de pécheurs. Au début du XX siècle, il y avait ici une école et la vie de village qui en découlait. Aujourd’hui il reste une dizaine d’habitants à l’année. Et même le célèbre facteur ne fait plus sa tournée à pieds depuis le col de la croix.
L’accès à Girolata est protégé par un fortin. Une tour génoise améliorée pour commémorer une victoire génoise sur les turcs ottomans commandés par un pirate célèbre : Dragut.
A présent vous débarquez. Une demi heure pour découvrir le village ou simplement pour vous désaltérer. Si c’est votre choix, allez saluer Michel à la cabane du Berger.
Il est a présent temps de rentrer. Mais ne soyez pas triste, il vous reste la partie Sud du Golfe de Porto à découvrir : Les Calanches de Piana. Mais là c’est une autre histoire que je me promets de vous raconter très prochainement.
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